Témoignages des parents

Témoignage de Frédérique et Yann, maman et papa d’un garçon conçu avec un don d’ovocyte.

À ta rencontre…

Notre histoire commence par une histoire d’amour, l’histoire d’une équipe, la nôtre… Celle de YANN et FRÉDÉRIQUE. Bercés d’illusions, nous souhaitons avoir un enfant. Nous avons la théorie. Nous mettons en pratique « le bébé couette » comme « tout le monde »… Notre amour nous autorise à fantasmer ce petit nous !… Les mois passent. On le rêve, on lui donne presque vie, on le projette au-delà de ça… On se projette, c’est parti, on se voit parent, on se vit, on se… parent. Sans imaginer qu’un des coéquipiers peut avoir un souci…

Un souci de quoi ?? Ça ne fonctionne pas comme ça autour de nous. Les gens décident dans notre société de faire un enfant. On a le pouvoir de garder le contrôle sur sa vie. On arrête la pilule, etc. Pourtant, très vite, moi, Frédérique, je sens que les choses vont se compliquer. Rendez-vous gynéco, 2 mois… Rendez-vous écho, c’est l’été, il fait chaud. Je suis seule dans cette salle d’attente… J’ai 34 ans et je suis prête… Prête pour un long parcours du « combattant » comme ils disent, prête à déplacer des montagnes, prête à terrasser les jambes écartées dans les étriers, toutes mes angoisses, toutes ses angoisses.

Je suis prête car je ne le sais pas encore, mais le couperet va tomber… Je ne sais pas grand-chose, mais une seule : je suis prête à grandir. Dans ma tête, un sentiment va s’accroître et ne plus me laisser dormir… Pendant quatre années… « Si je ne deviens pas mère, j’en crèverai… » Le diagnostic, 3 mois après… L’été est fini. C’est la rentrée. La gynéco prend la parole et dit ces mots : « Pour vous Frédérique… C’est terminé. Ça ne sera plus jamais possible. C’est fini. » Nos mains se serrent. Le sol se dérobe sous nos pieds. La lumière s’assombrit. Notre équipe est à terre…

Chapitre histoire…

Car l’histoire de la vie, elle commence là maintenant…
Cochin, PMA, médecin spécialiste, service de génétique, Cecos, endocrinologie, biopsie, spermogramme, hystéroscopie, etc. Nous enchaînons les rendez-vous médicaux. Nous encaissons chacun à notre tour la violence de l’intrusion dans notre existence et notre intimité… La violence des diagnostics génétiques effectués sur mon téléphone, en pleine journée, au travail… Les examens intrusifs devant les internes… Les courriers avec objet : « stérilité don d’ovocytes », envoyés par erreur aux femmes de ma famille qui ont passé le test de dépistage. Nous apprendrons lors de l’entretien diagnostic génétique que ce médecin de PMA n’avait pas l’autorisation de m’annoncer cette mauvaise nouvelle. Pourquoi ?

Dès lors, il nous faudra chercher à mettre du sens dans cette inacceptable maladie génétique, qui nous privera à tout jamais de ce petit « nous », qui me privera de transmettre, de trouver, dans ses yeux, dans ses cheveux, la lignée qui me raccroche à ma famille. C’est terminé. Je deviens une terre stérile où rien n’est valide, valable, viable, je deviens un corps vide de sens, je deviens invalide. Ménopause estimée : 19 ans. Porteuse d’une maladie génétique. Plus un autre syndrome génétique. « Vu vos taux, la nature est bien faite. Cet enfant, vous l’auriez enterré. » Cette phrase… En plus, il faut que je remercie la nature ?! Alors, comme l’a très bien dit ma sœur,  permettez-moi d’attendre un peu pour les remerciements.

Nous n’avons pas dit notre dernier mot… Yann se relèvera rapidement et mettra un SENS, une DIRECTION. Il est déjà un Père, UN patriarche, UN Chef de famille. On nous parle du don d’ovocytes. Ma première réaction : « Quoi ? Porter un adultère, un corps étranger, NON. ». La vraie question est celle de la place : « Ma place dans tout ça ? Mon rôle ? ». Yann n’aura de cesse de me répéter : « Je veux te voir enceinte. Ce qui compte, c’est une grossesse. ». Nous travaillons alors cette question. Que transmettons-nous pendant la grossesse ?

Et finalement, au fur et à mesure du cheminement, cette question devient : QU’EST CE QUE LA TRANSMISSION ?! Nous voilà deux longues et interminables années plus tard. Deux années à pleurer, crier, hurler, vomir notre douleur… à assister aux bonheurs de maternité de tous nos amis. La douleur est si grande que nous finissons par disparaître derrière. Isolement, aigreur, rancune font désormais partie de notre quotidien. L’équipe est soudée, entourée, malgré les soirées médiocres d’annonces de grossesse ou de réunion d’anciens potes qui nous font vivre jusqu’à la joie de la perte des eaux !!!

Chacun voit midi à sa porte, certes, mais nous décidons de ne plus sonner à la leur. La vie est ainsi faite ! Ça deviendra une question de survie. Alors transmettre ? Transmission ? Est elle nécessairement liée à la génétique ? Un grand NON bien sûr !Éduquer, élever vers… C’est bien ça l’idée. C’est bien ce que l’on désire. Mettre au monde un être qu’on aura la chance de voir évoluer, grandir, se hisser, et ce qu’importent ses critères physiques, nature de cheveux, poids, taille, couleur des yeux !!!! Et pourtant !…

Voilà donc la théorie intellectualisée, digérée pour avancer. Ensuite, quand l’enfant vient au monde des bavards, que se pose la question « Mais c’est bizarre, ça… A qui sont ces beaux yeux bleus ? » en regardant vos yeux marrons et ceux verts du papa ! Hé bien, à ce moment précis, si l’on n’est pas au clair sur cette question de la transmission, alors elle fait mal. Elle foudroie même. Cette question résonne et résonnera toujours différemment chez des couples infertiles ayant recours au don, de toute façon…

Chapitre espagnol

Quelques mois plus tard, nous choisirons Barcelone, nous choisirons la technique et la bienveillance médicale. Nous optons pour ceux qui ont compris que le corps d’une femme qui a séjourné en PMA est celui d’une femme meurtrie, mal traitée, au final celui de la femme qui finit peu à peu par l’abandonner, les pieds dans ces fameux étriers… Mais sans ce corps, rien n’est possible, sur les terres infertiles poussent de jolies fleurs… Si on l’aide… Un peu… Beaucoup…

Chapitre, le premier jour du reste de notre vie !

Maxime verra le jour en avance, un hiver, après une fin de grossesse difficile et risquée. Il verra le jour et sera séparé de moi rapidement pour découvrir la chaleur du torse de son doux papa. Il verra le jour pour être plongé dans cette grande couveuse de néonatalogie d’où il sortira le lendemain tel un prince. Il verra le jour… et… à ce moment précis où les portes en verre du bloc opératoire se referment derrière le passage de Yann et de mon adorable locataire… je m’effondre… Décompensation. Mon corps a tout donné. Mon cœur, mes reins, mon foie n’en peuvent plus. Pré-éclampsie sévère. Ma tension monte, je m’endors, je perçois le brouillard tout en souriant, j’ai peur, je les vois s’agiter autour de moi, crier « Attention, ça mooooooonnnte… » Je lâche… Je sens Maxime avec son père, il est désormais vivant et en sécurité. NOUS AVONS RÉUSSI !

OUI, Maxime verra le jour et nous, tels des athlètes passant la ligne d’arrivée, nous avons hurlé régulièrement en chœur : « ON A REUUUUSSI ! »

MAIS… Je ne serai plus jamais la même… Il me faudra trois longues années pour tout accepter, accepter ce corps qui, avec les traitements, ne sera plus ce qu’il était, accepter de ne pas être en dette. Accepter de devoir tisser l’histoire de sa vie avec une tierce personne qui a donné UNE cellule. Accepter l’histoire telle qu’elle est, sans faire d’histoires…

Chapitre final : Du chemin parcouru…

Et cette phrase de mon papa : « Vous êtes, Yann et toi, courageux. Ce que vous avez fait là est HÉROÏQUE. Vous n’aviez pas le choix pour pour… » J’ai terminé sa phrase par « Pour aller à sa rencontre ! »

C’est vrai, nous n’avions pas le choix. Alors cette histoire, c’est la nôtre, mais c’est aussi celle de notre famille. Maxime n’appartient qu’à lui et… Ses grands yeux bleus aussi !!! Nous portons, nous, parents, une responsabilité aujourd’hui… Par exemple en ne laissant pas passer les termes de « père ou mère biologique », de « vrai » père ou mère, etc, en forçant le corps médical à changer les termes rédigés sur les comptes-rendus de nos enfants car, oui, une donneuse est une DONNEUSE et une mère est une maman.

Mon fils Maxime n’en a qu’une. Cette mère, c’est moi et ça, je le lui dois…
Fin…

Témoignage de Stéphane, papa de deux petites conçues grâce à un don de sperme.

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Je suis l’heureux papa de 2 superbes filles bien que la nature m’ait privé de la capacité d’avoir des enfants.

J’ai été diagnostiqué stérile (asthénospermie sévère) en 2011. Nous avons tenté plusieurs FIV mais cela n’a pas fonctionné. C’était très éprouvant moralement mais aussi physiquement pour ma femme qui devait suivre un protocole médical exigeant.

Lorsqu’elle m’a parlée pour la première fois du don de sperme, j’ai rejeté immédiatement cette option de façon radicale. Cela heurtait profondément mes convictions. Nous avons donc commencé une démarche d’adoption. C’est un processus très long et moralement exigeant qui ne nous contentait pas pleinement.

Je souhaitais offrir à ma femme le bonheur d’être enceinte et j’avais aussi le profond désir d’avoir un bébé. J’ai ainsi beaucoup réfléchi à la place du don dans une famille et a la place que j’aurai en tant que père. Quel serait mon rôle ? Serais-je mis de côté ?

Au cours du temps et de mes réflexions, mes craintes et mes doutes furent peu à peu levées. Mes enfants ne pouvaient pas venir de mes cellules mais ils pouvaient naître de ma volonté et de notre Amour. Je pouvais changer d’avis et rendre cela possible. Je serai celui qui accueille, veille, éduque, protège, nourri et aime mes enfants. Donc mon rôle serait fondamental et central.

Nous avons commencé les démarches et après la deuxième insémination avec don, nous attendions notre premier enfant !

Il est difficile de mettre des mots sur ces émotions : débordé par la joie, aux anges, immensément heureux d’avoir pu déjouer le sort.

9 mois plus tard, enfin, elle était là! Nous l’avons entourée d’Amour et elle nous l’a rendu au centuple.

Grâce au bonheur qu’elle nous amenait nous avons décidé d’avoir un deuxième enfant et avons relancé les démarches. Notre deuxième fille est née en 2015.

C’est difficile à expliquer mais j’ai senti de façon extrêmement profonde à chacune leur naissance que nous étions immédiatement connectés et que j’étais de façon évidente leur père. Le lien s’est créé automatiquement.

Nous avons choisi de leur raconter leur histoire dès leur naissance avec des mots doux et simples et de leur en parler de temps en temps, notamment à travers un petit livre qui s’appelle « Mon histoire à moi ».

Elles sont magnifiques, pleines de vies, de joie et nous apportent un plaisir chaque jour renouvelé. Aujourd’hui avec le recul je suis le plus heureux des Pères !

Mon handicap m’a privé de donner la vie directement mais le corps médical et la solidarité de notre société m’ont rendu cette capacité. Je leur en suis infiniment reconnaissant.

Témoignage de Nathalie et Hugues, parents de Léo, conçu par FIV ICSI avec don d’ovocyte.

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Nous avons respectivement 45 ans et 49 ans et nous sommes  mariés depuis 12 ans. Nous sommes parents d’un petit garçon Léo qui aura 9 ans en Décembre ; il a été conçu par Fécondation In Vivo  ICSI et don d’ovocyte.

Depuis 2002 nous cherchions à avoir un enfant naturellement en vain… Nous nous sommes alors posés des questions… et  avons fait tout un panel d’analyse médicale : problème de stérilité des deux côtes : manque d’ovocyte et problème de mobilité spermatique , cerise sur le gâteau découverte d’une tumeur testiculaire, chirurgie, radiothérapie bref moral au plus bas… Mais nous n’avons pas baissé les bras : nous sommes donc allés au CECOS de Marseille et nous avons été suivis de 2003 à 2004 par un professeur formidable, le Dr .… qui s’est soldé par l’échec de 4 FIV. Nous avons alors fait les démarches pour adopter et nous avons obtenu un agrément, mais au vu de notre âge et des délais trop importants pour adopter, nous avons fait le choix de persévérer en parallèle vers une solution médicalisée.

Après avoir pris l’avis de différents centres en France : Marseille (le professeur …), Montpellier, Nice nous avons décidé de franchir le pas du don d’ovocyte avec ICSI  à Barcelone : nouvelle aventure dans une clinique très « pro » … Heu..  et là le miracle s’est produit !  Un essai avec une donneuse très jeune : deux très beaux embryons implantés… un seul qui se fixe et un beau bébé certes prématuré mais en bonne santé. Voilà notre merveilleuse aventure ! On a osé malgré tout ce que l’on a pu nous dire !… Et on ne le regrette absolument pas !!

Nous sommes tous les deux scientifiques : donc d’un point de vue génétique notre fils dispose de 50% des gènes de son père et 50% des gènes de la donneuse.

Donc le problème d’hérédité génétique ne concerne que sa mère : quel est la part d’innée et d’acquis dans le phénotype ? Il semble de plus en plus évident que l’environnement joue un rôle important et qu’un enfant soit porté par sa mère pendant 9 mois influence énormément son développement ; d’autre part l’éducation et le mimétisme sont primordiaux pour un enfant.

Nous avons fait le choix de lui expliquer son origine depuis sa naissance, il va de soi qu’il n’est pas évident d’expliquer simplement une démarche si complexe à un bébé et à un enfant de 9 ans mais il existe de nombreux livres pour enfants à ce propos (« l’enfant KDO »…).

Nous nous posons des questions sur sa façon d’appréhender cette originalité au moment de l’adolescence par exemple. Pour l’instant  ça ne semble pas lui poser de problème : qu’une dame ait donné une graine à maman pour faire un enfant avec la graine de papa …

Nous nous posons aussi des questions d’ordre médical comment savoir s’il y a des antécédents (problèmes cardiaques, diabètes et autre dans sa famille maternelle dont nous ne savons rien..)

Mais ces questions sont très vite oubliées quand son grand père (maternel) ou sa mère rencontre une tierce personne dans la rue qui les interpelle : « qu’il est beau cet enfant !  Il a vraiment vos yeux ! ou ceux du grand père !… »

Voilà notre histoire. Elle date maintenant mais nous sommes si heureux à trois qu’il fallait vous la faire partager !

Témoignage de Thierry, papa de 2 enfants conçus par FIV avec don de spermatozoïdes.


J’ai 51 ans, je suis marié et père de deux enfants de 16 et 18 ans (nés en 1992 et 1994) conçus par Fécondation In Vivo dans le cadre d’une Insémination Artificielle avec Donneur. J’ai appris ma stérilité  en 1987 au CECOS de Rennes par (…). Après une longue réflexion, accompagnée par le Dr (…) de l’unité de Procréation Médicalement Assisté de la clinique (…) à Rennes, mon épouse et moi avons opté pour une IAD plutôt qu’une adoption, en n’excluant pas non plus le choix de ne pas être parents.

Ayant informé nos enfants dès le plus jeune âge de leur mode de conception, nous avons pu observer, à chaque étape de leur vie, leur évolution quant à leurs questions concernant ma paternité au regard d’un père naturel et de leur père que je suis pour eux. Dans ce contexte, l’interdiction légale actuelle de connaître le donneur est, pour moi, nécessaire et contribue surtout au positionnement de chacun, père, mère, enfants au sein de la famille.

Après 1994, les progrès de la médecine et les techniques nouvelles auraient peut-être pu nous permettre d’envisager une procréation avec mes « quelques » spermatozoïdes. Dans l’éventualité  d’avoir un troisième enfant, nous avions décidé de recourir à la même méthode avec donneur pour d’abord ne pas créer de différence. La question de l’anonymat se pose déjà là : la différence entre un enfant naturel et deux enfants conçus par IAD, et par extension, la différence ou la comparaison entre plusieurs enfants d’une même famille dont le ou les pères biologiques ne seraient plus anonymes.

Enfin, qu’elle est la définition du père. Est-ce celui qui donne en un instant une semence, ou est-ce celui qui assume ses rôles de père nourricier et d’éducateur à vie ?  Et quelle est la valeur du don de la vie dans l’anonymat ? Grande à mon avis et surtout parce que le don anonyme est totalement désintéressé d’au moins toute considération.

Pour l’enfant, du plus jeune âge à l’aube de l’adolescence, le père est celui qui est présent. C’est la  référence. Rarement arrive les questions du père biologique. Elles sont, à cette époque, plus liées au questionnement de la conception qu’à l’identité du père biologique : Comment fait-on un enfant ?

Comment suis-je né ? Qu’ont fait Papa et maman pour que je sois là ?

A cet âge, nous apprenons à nos enfants comment on « fait un bébé » en leur disant aussi qu’il n’y a pas qu’un seul mode de conception suivant les cas. L’enfant a une réponse, elle est claire, la réalité est évoquée en toute transparence. L’enfant est satisfait. Le fait que la Loi n’autorise pas à connaître le donneur freine toute suspicion de vouloir cacher quelque chose. Pour exemple, ma fille était très fière de dire qu’elle n’avait pas été conçue comme tout le monde. Avec son humour d’enfant, elle disait dès l’âge de quatre ans, qu’avant d’être dans le ventre de sa mère, elle était dans un frigidaire et si quelqu’un lui disait que je n’étais pas son père, elle avait une définition spontanée du père qui mettait un terme à toute interrogation.

Témoignage de Gaëlle, maman d’une petite fille conçue grâce à un don


« Ils sont gentils les docteurs » : voilà ce qu’a répondu notre fille de 5 ans lorsqu’on lui a annoncé que son papa n’avait pas de petite graine et que nous avions dû nous en procurer une auprès de médecins. Nous avons profité de la lecture d’un livre « Le Kididoc des comment », et de la question « comment fait-on les bébés », pour aborder le sujet. Cette lecture était préméditée car l’envie de lui fait part de ce don nous tenait à cœur… mais était toujours reporté, manque d’occasion. Nous lui en avions parlé à sa naissance… et ensuite, le temps s’est écoulé. Or nous ne voulions pas reproduire le cas de nombreux parents qui ont tardé à l’annoncer, ou qui ne l’ont pas du tout annoncé, parce que « l’occasion ne s’est pas présenté, et après il était trop tard ». C’est tellement facile d’oublier ce don quand, à partir du moment où la femme est enceinte, on ressemble à n’importe quel couple… puis à n’importe quelle famille.

Nous vous avouons que nous avons ressenti un grand soulagement suite à la réponse de notre fille… Une réponse tellement simple et évidente ! Nous parlons de soulagement, non pas parce que nous avions peur de lui annoncer, mais parce que nous avions peur de ne pas trouver les mots les plus justes à ces questionnements, les mots appropriés à son âge, les mots qui permettront de poursuivre le plus simplement possible la discussion au fur et à mesure qu’elle grandira. Là, il n’y avait rien à répondre à sa remarque, juste à l’approuver.

Cette réponse nous a montré combien les réflexions de notre fille sur le sujet dépendront de son âge. Le soulagement clôt donc cette première étape. Mais nous savons que d’autres étapes nous attendent.

Depuis qu’elle est née, nous sommes persuadés que le sujet ne doit pas être tabou, que si nous le vivons bien, elle le vivra bien. Mais il nous manque des clés. Nous sommes parents, ouverts, aimants… mais pas pédopsychiatres. Et de nombreuses questions se posent. Des questions auxquelles nous ne trouvons de réponse nulle part. Celle qui nous préoccupe en particulier est la suivante : comment faire en sorte que le sujet ne soit pas tabou pour elle alors qu’il l’est pour la société qui l’entoure ? Même au sein de la famille proche, pourtant très au courant, le sujet semble toujours un peu gênant. Alors que penser de ce qu’elle pourrait susciter comme interrogations, voire remarques blessantes si elle aborde le sujet à l’école, par exemple ?

C’est cette question sans réponse qui a fait que nous avons tardé à provoquer l’occasion de l’annonce du don à notre fille. Il s’avère qu’après cette annonce (et le renouvellement de cette annonce lors d’une deuxième lecture du livre plusieurs mois après), notre fille n’en a pas parlé autour d’elle. Mais pour combien de temps ?

Des conseils de spécialistes, des expériences relatives à ce sujet nous aideraient fortement. Ce qu’il faut dire, pas dire, quand, comment. A quoi faut-il s’attendre comme réactions, et ce à chaque âge de l’enfant ?

Nous pensons que le choix du don fait par des parents en désir d’enfants ne doit en aucun cas provoquer de malaise chez l’enfant qui en résulte. ( …). Un spécialiste s’est-il penché sur ces histoires familiales et pourrait-il faire une synthèse des erreurs à éviter (annonce trop tardive, espoir d’avoir accès au dossier à 18 ans, etc.) ? Tout ce qui pourra nous aider à éviter l’apparition de ce malaise sera le bienvenu !