Témoignages des enfants

Témoignage de Éva, 24 ans, conçue par FIV avec tiers donneur.

Bonjour à tous et à toutes,

Je suis une jeune femme de 24 ans issue de FIV de donneur inconnu.

Afin que vous ayez plus d’informations je vais commencer par mon enfance. J’espère sincèrement que mon témoignage pourra aider et rassurer les parents et enfants vivant la même situation.

J’étais une petite fille simple et joyeuse et je passais l’essentiel de mon temps avec ma sœur jumelle, elle aussi issue du don. Jusqu’à l’âge de 10 ans, tout allait bien dans notre petite famille.

Puis nos parents on commencé à se disputer. Nous savions que le divorce n’était pas loin et j’étais très intriguée par les disputes bruyantes de mes parents. J’ai alors décidé d’aller écouter à la porte ce qu’ils se disaient… J’avais 11 ans.

J’ai complètement oublié le début de la conversation mais je n’oublierais jamais la fin, ce moment où ma mère à dit à mon père : « Arrête, si tu continues je dis aux filles que tu n’es pas leur père. ». Je me souviens que mon cœur battait à cent à l’heure et que je suis partie me cacher dans ma chambre.

C’était le commencement d’un long silence pour moi. Il m’était impossible d’avouer que j’avais fais une bêtise en écoutant et que j’avais entendu l’impensable. Je ne pouvais pas non plus mettre ma sœur dans la confidence et lui confier un secret si lourd de conséquence. J’ai donc décidé de ne pas en parler et d’attendre que mes parents me l’annoncent eux-mêmes. A ce moment-là je ne savais pas ce qu’était une FIV. Je me suis donc posée toutes les questions possibles et j’ai tout imaginé : notre « vrai » père nous a abandonné et ma mère à rencontré mon père après, ma mère à trompé mon père, ma mère était déjà enceinte quand elle a rencontré mon père… Bref j’ai envisagé beaucoup de possibilités. […]

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Témoignage de Sophie, sœur de Éva, 24 ans, conçue par FIV avec tiers donneur.


Bonjour à tous et à toutes,

Je suis une jeune femme de 24 ans qui a été conçue par fécondation in vitro avec donneur inconnu. Je ne suis pas né seul, car j’ai eu la chance de venir au monde avec une jumelle. Nous avons toujours été très proches et nous partageons encore aujourd’hui beaucoup de choses ensemble.

Néanmoins, elle sut avant moi que notre père n’était pas notre géniteur. Non pas parce que mes parents lui ont dit avant, mais parce qu’un jour qu’ils se disputaient, ma sœur alla écouter à la porte. Ils étaient alors en plein divorce et celui-ci ne se passait pas bien. Elle entendit alors ma mère dire à mon père que s’il continuait ainsi, elle nous révèlerait qu’il n’était pas notre « père ».

J’imagine le tremblement de terre intérieur que cela à dû être pour ma sœur, alors âgée de 11 ans. De mon côté, j’étais bien loin de m’imaginer une telle révélation.

Deux ans plus tard, alors que nous étions en train de manger dehors pour le repas de midi avec ma mère, son compagnon de l’époque, ma sœur et moi-même, ma sœur s’avança vers ma mère et lui glissa quelques mots à l’oreille. Je n’avais aucune idée de ce que celle-ci lui disait. Ma mère eut l’air très surprise et sa réaction immédiate, elle dit à ma sœur de quitter la table et elles allèrent parler dans le jardin. Je ne comprenais pas pourquoi tant de mystère. Elles revinrent, quelques minutes plus tard et nous finîmes notre repas comme si de rien était.

Dans la journée, ma mère m’appela pour que je vienne la retrouver. Elle me dit alors que puisque ma sœur était au courant, il était normal que moi aussi je sache ! C’est à ce moment-là qu’elle me révéla ma conception. J’étais alors âgé de 13 ans et cette annonce fut assez violente. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. C’était comme si je ne savais plus qui j’étais et que les treize années que je venais de vivre étaient une mascarade. Cela a été difficile pour moi. Je me suis posée tout un tas de questions, j’ai perdu confiance en moi, j’ai changé. Je ne sais pas si on peut dire que ce soit en bien ou en mal, je crois simplement que j’avais perdu ma naïveté, car l’annonce a été, à quelques détails près, comme  lorsque je sus que le père Noël n’existait pas […].

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Témoignage de Henri, 22 ans, conçu par IA avec tiers donneur.


Lorsque que j’ai été invité à témoigner, j’ai été agréablement surpris que l’on puisse soudainement s’intéresser à des personnes qui n’avaient pas encore suscité l’attention de la presse et des médias. Y-aurait-il des individus conçus par insémination artificielle avec donneur (IAD) qui vivraient plutôt bien l’histoire de leur conception ? Grande nouvelle puisque ces derniers ont pour la plupart été écartés des débats entourant l’actuelle révision des lois de bioéthique.

En effet, les projecteurs ont jusqu’alors été braqués sur le « drame » que vivaient certaines personnes issues d’un don de gamètes puis maladroitement généralisé à l’ensemble de celles conçues de cette façon. Je ne voudrais pas paraître égoïste, mais qu’en est-il des autres ? De ceux qui sont heureux de vivre malgré leur mode de conception originale ? N’ont-ils pas le droit d’être entendu également et de nous surprendre ? La question de l’anonymat abordée au travers des différents témoignages permettra, je l’espère, de rendre au débat un peu de son caractère contradictoire.

Trop souvent cette question a été l’occasion pour une poignée de « savants » et personnages publics surmédiatisés de s’ériger en détenteur du savoir suprême sur le sujet. La réalité est bien moins homogène qu’on ne l’a jusqu’alors laissé entendre et l’opposition systématique des « pro-levée de l’anonymat » contre les « anti-levée de l’anonymat » n’a à mon sens rien de constructif. Tâchons d’ouvrir notre esprit et abandonnons nos préjugés, le temps de goûter à l’authenticité des témoignages de personnes directement concernées par le sujet.

Je m’appelle Henri, j’ai 22 ans et comme bien d’autres personnes en France et par le monde, j’ai été conçu grâce à un don de spermatozoïdes. Bien souvent, lorsque j’ai eu l’occasion de faire part de mon témoignage, on a cherché à savoir presque immédiatement si ma situation n’était pas trop difficile à supporter au quotidien. Il semblerait qu’éprouver des difficultés soit devenu en quelque sorte la « norme » et l’absence de problème réel, l’« exception ».

« Ainsi, n’aurez-vous jamais la chance de connaître votre père biologique » m’a-t-on souvent dit. Pourquoi employer le mot « chance » ? Suis-je donc à ce point malchanceux ? Je vais vous laisser juge… L’accès aux origines semble parfois résonner comme le fameux « sésame, ouvre-toi » de Alli baba avant de pénétrer dans la caverne aux merveilles mais peut-être est-ce simplement une nouvelle boite de Pandore… […]

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Témoignage de Nadège, 34 ans, conçue par IA avec tiers donneur.


J’ai été conçue par insémination artificielle avec donneur en 1980, puisque après 7 ans d’attente, mon père a été diagnostiqué stérile.

J’ai décidé de m’impliquer dans l’association ADEDD en 2010, lors de la révision des lois bioéthiques. J’étais consternée d’entendre les témoignages négatifs de certains enfants nés d’un don comme moi et ne me reconnaissait pas du tout dans leur discours. Pourtant on n’entendait qu’eux, à travers notamment une association qui milite pour la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes.

Je me suis donc demandée comment je pourrais faire entendre ma voix, persuadée que je n’étais pas seule à vivre sereinement le fait d’être enfant d’un don. J’ai donc découvert cette association, non militante, mais par laquelle j’ai pu être entendue dans différents médias et enfin porter une parole positive de mon expérience.

Je n’ai aucun souvenir précis du moment où mes parents nous ont parlé de notre mode de conception, un peu atypique, à mon frère et moi. En fait, j’ai toujours eu l’impression de le savoir.

Vers deux ans déjà, ma mère me montrait des albums. A l’époque, aucun livre n’abordait le sujet, alors elle modifiait l’histoire classique du « Comment on fait les bébés ? ». Elle m’expliquait : » Pour toi, cela a été un peu différent, nous avons été à Rennes pour mettre une petite graine dans le ventre de maman parce qu’avec celles de papa ça ne marche pas. » Les questions sur la provenance de la petite graine ne me sont venues que plus tard…

Mon frère est, lui aussi, né grâce à un don de sperme quatre ans après moi, du même géniteur. Je me souviens clairement du moment où mes parents m’expliquaient qu’ils allaient à Rennes pour mettre la petite graine pour mon petit frère, d’autant plus que pour lui ça n’a pas marché du premier coup.

Mes parents, brestois, étaient obligés de se rendre à Rennes assez souvent du coup, et m’expliquaient tout le temps la raison de leur départ. Ils ne voulaient pas qu’il y ait de secret de famille et je ne les en remercierai jamais assez. C’était difficile et courageux, je trouve, de la part de mon père surtout. Il a dû assumer qu’une part de nous n’était pas de lui. Or il y a 34 ans, l’infertilité n’était pas aussi fréquente et surtout était encore assez taboue. Les CECOS venaient d’ouvrir et rien n’était fait pour encourager mes parents à nous le dire. […]

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